samedi 16 octobre 2010

La merveille : le temple d'Abou Simbel, tout à la gloire de Ramsès II


En découvrant la première face aux immenses tableaux d’inscription gravés à même la roche, la gorge se serre. Deuxième tertre. Deuxième surface. Les quatre statues me regardent. Enfin, trois, celle de l’extrémité, à gauche de l’entrée est absente.
Seul son emplacement garde la cicatrice  de son existence passée. Trois colossales effigies du pharaon me considèrent, un paisible sourire aux lèvres, les mains sagement posées à plat sur leurs genoux. Tout mon corps frémit. Mes yeux s’embuent.
Je ne m’attendais absolument pas à ressentir une telle émotion. Toute ma peau est en émoi.
Je me dis instantanément que peut-être que je ne les reverrai pas. Jamais.
Alors, je les prends en moi, dans un regard profond.
Je suis complètement impressionnée. Littéralement.
Ainsi que le confiait l’épouse de l’ambassadeur à Karen Blixen qui venait de lui annoncer son départ : « Je vous regrette déjà ! »
Nous pénétrons à l’intérieur du Temple, entre une double haie de sculptures gigantesques. Les fresques qui ornent les murs ont conservé leurs couleurs mieux que partout ailleurs.









Nous pénétrons à l’intérieur du Temple, entre une double haie de sculptures gigantesques. Les fresques qui ornent les murs ont conservé leurs couleurs mieux que partout ailleurs.
Les représentations de scènes guerrières contre les Nubiens ou les Assyriens abondent et sont demeurées très lisibles.
Roi bandant son arc, fidèle à l’image qui illustrait nos manuels d’histoire au chapitre « Antiquité », et autres reproductions exposant des quantités d’offrandes aux dieux afin d’affronter la mort dans les meilleures conditions possibles ( ?!)…Malgré les indications selon lesquelles le petit Temple des femmes rendait un son plus doux, je crus pourtant nettement y percevoir, à travers ces dessins tellement suggestifs, le bruit des chars déferlant sur l’adversaire, et y entendre les plaintes des vaincus, prisonniers, encordés. Mais, vu que les marques de ces vestiges-là résident aussi en nos documentaires, informatisés ou pas, « je pose tout et je retiens une » (dixit Montand dans l’une de ses fameuses romances). Moi, je retiens ces larmes contenues, là où je ne les soupçonnais pas.










Le "petit temple"
Photo Jacques

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